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Si nous étions saisis de cet endroit, vous pourriez compter sur quelques revenus ; c’est à quoi je vous prie de penser et de prendre les plus justes mesures pour réussir. Ce poste nous est absolument nécessaire et je ne crois pas, si l’on veut bien s’y prendre, que l’on y trouve beaucoup de résistance, d’autant mieux que la montagne commande tout à fait cette pagode. »

Des préoccupations fiscales plutôt que militaires paraissaient dicter les décisions de Dupleix ; mais était-il possible de faire la guerre sans argent ? Ce sera la constante obsession de Dupleix de chercher les moyens d’y pourvoir. Il comptait d’ailleurs tellement sur le succès que dès le 13, il écrivait à Brenier que, l’affaire de Tirnamallé étant vraisemblablement terminée, il le priait de rappeler tout son monde pour l’affecter à une autre entreprise : les gens de Papiapoullé suffiraient à garder la place. Or, à cette date, l’expédition était à peine commencée et elle dura deux mois, pour se terminer par un nouvel insuccès.

Le détachement, commandé par un sergent, était parti le 9 avec 300 noirs, 24 blancs, 4 topas ou cafres, une pièce de quatre, des pétards et des échelles. Morarao se rendait à ce moment à Pondichéry ; bien qu’il ne fut encore lié avec nous par aucune convention, il détacha 500 cavaliers et 300 cipayes pour empêcher les secours qui pourraient venir d’Arcate. Notre sergent s’empara assez aisément de la montagne qui commandait la pagode et il tenait ainsi sous notre feu la ville tout entière ; lorsqu’il voulut tenter l’escalade, les cipayes ne nous suivirent pas ; ils déclarèrent qu’ils n’avaient pas à se faire tuer pour les blancs. On attendit qu’ils eussent changé de sentiment et pendant plusieurs jours on resta dans l’inaction. Le 26, un autre sergent, Patté, quitta Gingy avec quelques