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notre service, Pichecoupa, lui proposa de s’emparer de la pagode par composition. Brenier ne voulut rien faire sans l’avis de Dupleix ; il inclinait cependant pour l’expédition. Se bornât-on à faire sauter une partie des murs d’enceinte, sans y laisser garnison, faute de monde, on arriverait du moins à empêcher que l’ennemi ne s’en servit comme d’une retraite. Dupleix accepta ces propositions et l’affaire fut résolue.

Le 13 octobre, Pichecoupa partit avec trois sergents blancs et des cipayes. Malheureusement ce n’était pas lui qui avait des intelligences dans la place, c’était l’ennemi. Nos projets furent éventés et nos hommes trouvèrent une résistance inattendue : ils furent repoussés avec perte et nos trois sergents furent blessés. Si l’on avait mis à leur tête un officier blanc avec une vingtaine d’européens, le succès eut été plus assuré ; mais, disait Dupleix avec philosophie, « l’ennemi est plus heureux que nous ; il n’a qu’à se présenter et tout se soumet… Je ne sais d’où vient le guignon qu’il y a sur toutes nos entreprises qui tournent toujours à notre honte ». (B. N. 9156, p.63 et 65).

Il ne se découragea pourtant pas, et laissa Brenier libre de reprendre l’expédition sur nouveaux frais. Brenier préféra attendre : en prévision d’une nouvelle surprise, l’ennemi venait de jeter quelques centaines d’hommes dans Tirnamallé et, loin de pouvoir attaquer, ce fut au contraire Pichecoupa, dont les troupes continuaient à rôder à quelque distance de la ville, qui fut assailli le 5 novembre par un millier d’hommes avec deux pièces de quatre. On dut lui envoyer des renforts de Gingy.

Tout un mois se passa sans mouvements d’aucune sorte ; enfin, le 3 décembre, Dupleix écrivit à Brenier :

« Ce serait le temps de faire une tentative sur Tirnoumallé.