Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/293

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

au quelidar et avoir fait jurer aux nouveaux chefs cipayes de lui rester fidèles.

Dupleix ne donna aucune suite aux propositions de Legris : l’état de ses effectifs ne lui permettait pas un nouvel éparpillement de nos forces. Chettipet resta donc sous la garde du quelidar assisté de nos cipayes. Avec des troupes aussi faibles, on ne pouvait songer qu’à rester sur la défensive ou se risquer peut-être à couper quelques convois de Mahamet Ali.


Les trois premiers sièges de Tirnamallé. — L’attention de Brenier fut alors attirée vers un autre objet. Depuis quelque temps il était séduit par l’idée d’occuper Tirnamallé. Cette place lui paraissait une garantie pour notre sécurité et surtout pour nos ravitaillements : des partis d’indiens venant de ce côté entravaient souvent le recouvrement des contributions et la coupe des récoltes. Dans la lutte que nous poursuivions contre Mahamet Ali, il n’était pas non plus sans utilité de posséder au-delà de Gingy[1] un autre point qui gênât les communications de l’ennemi entre Arcate et Trichinopoly ; or Tirnamallé était sur la ligne droite qui relie ces deux villes.

Tirnamallé est encore aujourd’hui une place d’une certaine importance, bâtie en plaine aux pieds d’une colline assez abrupte. Elle était renommée par un temple fameux, qui est resté en grande vénération. Brenier entretenait dans les environs 200 cipayes pour surveiller le pays. Vers la mi-septembre, quelques chefs des troupes de la ville lui firent dire que s’il voulait les prendre à son service, ils lui remettraient la pagode et par elle on tiendrait la place. Quelques jours après, un chef paliagar à

  1. Tirnamallé est à 35 kilom. à l’ouest de Gingy.