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nous suffise de dire ici qu’après cette démonstration qui avorta, ni les Anglais ni Mahamet Ali ne songèrent à la renouveler.

Brenier put alors reporter son attention du côté du nord. Nous n’y possédions plus que le fort et la ville de Chettipet, avec un gouverneur dont la fidélité était douteuse. Les cipayes qui y tenaient garnison se plaignaient de ne pas être payés, et se mutinèrent vers le 12 juillet. Il fallut qu’un de nos officiers du nom de Legris vint de Gingy pour rétablir la discipline ; il les chassa du poste qu’ils occupaient et fit arrêter leurs chefs. Une situation plus grave se produisit vers le 15 août par la défection d’un brame, du nom de Govindrao qui partit avec environ 400 cipayes : Chettipet resté pour ainsi dire sans défense risquait de tomber aux mains des partisans de Mahamet Ali. Legris fut renvoyé pour rétablir les affaires. À son arrivée, le gouverneur lui remit le fort sans résistance, puis, comme pour se disculper de toute complicité dans la défection du brame, il vint à Gingy d’où Brenier le renvoya à Dupleix. Legris jugea que la place était très propre à la préparation d’opérations du côté d’Arcate et proposa en conséquence à Dupleix d’y installer en permanence un officier avec 20 blancs et 2 bons sergents, 2 canonniers et 2 soldats d’artillerie, 100 cipayes armés de fusils européens, 6 canons et 500 boulets pour chaque pièce, quelques charpentiers et forgerons. Sans attendre la réponse à ses propositions, il réorganisa les cipayes qui se trouvaient répartis en 5 compagnies dont aucune n’était au complet et les remplaça par deux compagnies réduites l’une à 100 et l’autre à 80 hommes, dont il confia le commandement à de nouveaux chefs, le dévouement des autres lui ayant paru très suspect. Puis il repartit pour Gingy le 26 août après avoir remis le commandement de la place