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murailles et qui bouchaient la vue. Avec les renforts qu’il reçut, il put en moins de six semaines assurer la défense avec 65 blancs et quatre compagnies de cipayes, dont 200 hommes armés de fusils et 200 de caïtoques. Huit nouvelles pièces de canon furent amenées de Pondichéry ; en raison de la nature montagneuse du terrain, ce fut pour les mettre en place un travail très dur et très long. Il ne fallait pas moins de 51 canons pour défendre les différents postes des trois montagnes[1]. La surveillance se relâchait un peu le jour, mais était fort vigilante la nuit, où les blancs eux-mêmes montaient la garde dans 25 petites tours accrochées au mur d’enceinte. On fit des provisions de riz pour deux mois et chaque jour 200 cipayes étaient détachés de la place pour couper les récoltes et assurer des réserves à la garnison. Des mesures furent prises contre les marchands qui voulaient vendre le riz plus cher tout en diminuant les quantités. Les services d’hôpital furent améliorés, bien que les malades, ayant peu de confiance dans leur médecin, aimassent mieux en général rester dans leurs cahutes que de tomber entre ses mains ; les plus souffrants étaient d’ordinaire renvoyés à Pondichéry.

Grâce à ces dispositions, la place se trouva en état de faire bonne contenance lorsque l’ennemi se présenta devant elle le 6 août. Comme cette attaque se rattache au mouvement général des armées qui opéraient dans le sud du côté de Villapouram et de Trivady, nous en renvoyons le récit à l’exposé de ces opérations. Qu’il

  1. Une lettre de Brenier du 16 juillet nous donne les noms des batteries et postes de Gingy, avec le détail des effectifs chargés de les défendre. — L’état-major de la place comprenait 1 commandant, 1 officier à la porte de Gingy, 1 à la batterie royale, 1 à la porte du diable, 1 officier-major, 1 chirurgien.