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Willesme et Milon se rendirent malheureusement compte que ces plans n’étaient pas exécutables et ils offrirent à Clive de se rendre moyennant les honneurs de la guerre. Clive accepta leurs propositions : la ville fut remise aux Anglais le 1er octobre et la garnison française se retira à Pondichéry. Dans les jours qui suivirent on démolit les fortifications de Coblon et l’autorité de Mahamet Ali fut reconnue sans conteste depuis Coblon et Sadras jusqu’à Arcate sur les deux rives du Paléar. Le drapeau français n’y devait plus flotter qu’au temps de Lally-Tollendal.


La défense de Gingy. — Affaires de Chettipet. — Reportons maintenant nos regards du côté de Gingy et vers le nord de cette place. On a vu comment La Volonté s’en était insensiblement écarté pour se rapprocher de Chinglepet et de la côte où, sur les indications de Dupleix, il avait été créé un nouveau champ d’opérations militaires.

Nous sommes au mois d’avril et Patté vient de remplacer Brenier. Il n’a pas à s’occuper d’améliorer les fortifications de la place, — elles imposent d’elles-mêmes le respect, — ni à craindre une attaque de Mahamet Ali ou des Anglais — ils sont trop occupés à Trichinopoly[1].

  1. Patté aurait été fort heureux dans Gingy si Dupleix n’avait eu l’idée de faire transporter à Pondichéry les colonnes d’un temple indou pour en décorer un nouveau palais du gouvernement dont il rêve la construction. Patte doit surveiller ce travail délicat et c’est présentement son seul travail. Il y prend une peine réelle ; il ne faut pas que les colonnes se cassent, soit en les arrachant du sol, soit en les transportant sur les trinqueballes de l’administration. C’est pour lui un souci constant, car Dupleix est très strict pour la parfaite exécution de ces transports, à la fin desquels il voit s’élever un beau monument qui perpétuera sa gloire et son nom. C’est un événement quand une colonne part de Gingy ; c’en est un autre quand elle arrive à Pondichéry. On récompense grassement les convoyeurs