Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/287

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

y tenir, elle devait se replier sur Gingy, devenu le pivot de toutes nos opérations. Coblon reçut de son côté un renfort de 100 cipayes à la fin de juillet.

Les Anglais ne paraissant pas, Saint-Germain fut invité à se concerter avec Hoyt, notre commandant à Coblon, pour tomber sur Villam Raja. Le concours des deux chefs produisit, peu de jours après (vers le 12 août), le résultat désiré ; mais comme l’affaire avait été conduite avec trop de précipitation, les gens de Villam Raja revinrent à la charge et reprirent presque aussitôt leur montagne. Elle fut d’ailleurs réoccupée par Hoyt vers le 26 août, sans que ces diverses opérations puissent être considérées comme des faits importants.

Les Anglais, retenus à ce moment aux alentours de Pondichéry où se livrèrent plusieurs combats, s’étaient d’abord désintéressés de Chinglepet, mais cette ville était trop près de Madras pour qu’ils pussent s’accommoder longtemps de son voisinage. Vers le milieu de septembre, Clive reparut sur le théâtre des opérations. Il s’y comporta avec sa résolution accoutumée ; avant que Dupleix, informé de son retour, eût eu le temps de faire parvenir 200 cipayes de renfort à Chinglepet, il était déjà devant Coblon (19 septembre). Après deux jours d’observation mutuelle, le commandant français livra la place sans résistance. Il avait cependant avec lui 400 hommes, topas et cipayes, des canons, des munitions et il savait que Saint-Germain était parti de Chinglepet pour venir à son secours.

Celui-ci arriva en effet devant Coblon dans la nuit même qui suivit la capitulation. Ignorant ce qui s’était passé, il attaqua dans la matinée. Accueilli contre son attente par le feu de l’armée ennemie, il ne tarda pas à lâcher pied et fut fait prisonnier avec 25 européens et