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Enfin, dans la région côtière, Clive complétant ses succès nous enlèvera les derniers postes que nous occupions, Chinglepet et Coblon, et affranchira définitivement Madras de toute menace.

Nous achèverons d’abord le récit des entreprises côtières auxquelles La Volonté avait été détaché.


Prise de Coblon et de Chinglepet par les Anglais. — Dès la nouvelle de la reddition de Law, La Volonté fut invité à revenir à Valdaour. Dupleix y installait un camp et au besoin un centre de résistance sous les ordres de Véry. Quant à Milon, il fut dès le 19 juin invité à prendre officiellement possession de la forteresse de Chinglepet et à y arborer le drapeau blanc, comme si cet insigne respectable devait suffire à mettre la place à l’abri d’une attaque des Anglais.

C’est merveille de voir avec quel sang-froid et quelle résolution Dupleix conjurait les crises où il était réduit. Alors qu’il avait lieu de tout craindre pour les limites mêmes de Pondichéry, qu’il constituait un camp à Valdaour, qu’il envoyait à Gingy des hommes et des munitions, il trouva encore le moyen d’envoyer par mer 30 canons à Coblon et 100 cipayes à Chinglepet. Cette dernière place étant appelée selon toute apparence à jouer un rôle important, il y plaça pour la défendre (4 juillet) deux officiers d’un grade plus élevé que Milon : Saint-Germain et de Willesme. Milon, dont les services étaient appréciés, resta pour assurer le paiement des hommes et leur approvisionnement. Nous eûmes alors dans la ville 313 portugais, français, topas et cipayes armés. Grâce à la vigilance déployée par Milon depuis quatre mois, Chinglepet était en parfait état de défense. Dupleix prévoyait pourtant que si la garnison ne pouvait