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tait à Dupleix beaucoup plus qu’il ne pouvait tenir. Il est vrai que le défaut d’argent qui revient en toutes ses lettres comme en celles de nos autres capitaines avec une répétition désespérante, paralysa plus d’une fois ses opérations ; il est vrai encore que les cipayes n’étaient pas toujours de bonne foi dans leurs réclamations ; leurs chefs portaient souvent comme présents des hommes qui n’existaient pas ou qu’on empruntait à d’autres compagnies et ils prétendaient néanmoins se faire payer leur solde. C’était avec notre arombaté ou payeur des troupes des discussions sans fin.

Une nouvelle période d’activité semblait devoir s’ouvrir pour le mois de juin. La Volonté manœuvrait dans la région de Permacoul et Milon, qui avait mis Chinglepet sur un bon pied, devait aller réduire un chef indigène, Villam Raja, qui inquiétait nos communications avec Coblon, dans une région montueuse et accidentée.


Tout d’un coup se produisirent les graves événements de Trichinopoly : la mort de Chanda S. et la capitulation de Law. Tous les plans de campagne en furent modifiés. Par suite de cette catastrophe, la guerre allait se trouver pour un temps transportée sur trois théâtres différents, quoique d’inégale importance :

Les Anglais et Mahamet Ali victorieux vont venir nous attaquer jusqu’aux limites de Pondichéry. Villenour et Bahour seront d’abord le centre de leurs opérations avec Gingy comme point extrême vers le nord. La partie y sera rude et, après quelques revers, elle finira par tourner à notre avantage ;

Au nord de Gingy, Mahamet Ali tentera sans résultat décisif quelques petites opérations du côté de Chettipet et de Vellore ;