Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/283

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’Angleterre, qui décida de la retraite de Law à Sriringam puis de sa capitulation. Telles furent les conséquences lointaines et indirectes de notre défaite de Caveripacom.

Les malheurs de Véry ne le désignaient plus pour rester à la tête des troupes ; le 22 mars, il repassa le commandement à Brenier. Notre situation à Gingy pouvant être considérée comme inexpugnable, Brenier reçut ordre de distraire une partie de ses forces pour les envoyer à Trichinopoly au secours de Law. C’était une réplique à la manœuvre de Clive et des Anglais. Notre détachement confié à Plousquellec devait passer par Valconde et Outatour ; pour qu’il allât plus vite, on ne lui donna pas d’artillerie. Ce détachement ne comprenait pas moins de 2.237 hommes, presque tous Indiens : il ne comptait que 88 blancs.

Brenier ne resta qu’une dizaine de jours à Gingy. Il y avait peu de chances qu’avec ses défenses naturelles cette place fût menacée par un mouvement quelconque de l’ennemi. Les forces anglaises laissées à Arcate, à Conjivaram et dans d’autres petites places étaient trop peu nombreuses pour tenter une offensive quelconque. Dupleix rappela donc Brenier, aussitôt que le renfort de Plousquellec fût parti et laissa la place aux ordres d’un simple sergent nommé Patte.


La Volonté tient la campagne entre Chettipet et Chinglepet. — Ce double prélèvement des forces anglaise et française pour Trichinopoly rétablissait en quelque sorte l’équilibre des deux nations dans la région d’Arcate ; nous restions cependant sous l’impression toujours déprimante d’une défaite. Mais Dupleix ne se décourageait pas aisément ; malgré ce que l’heure présente avait de trouble et de confus, il était loin de penser que tout fût perdu.