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20 français et 40 cipayes ; mais le gouverneur indien leur refusant tous vivres et toutes munitions, ils n’eurent bientôt d’autres ressources que d’aller rejoindre le reste de l’armée sur les routes de Vandischva et de Chettipet.

Et Clive entra de nouveau dans Arcate comme un libérateur.

C’est ainsi qu’une simple négligence ou une vulgaire erreur décida du sort de cette campagne. Non seulement nous ne reprîmes pas Arcate, mais il nous fut impossible de nous maintenir longtemps dans Vandischva, puis dans Chettipet, où Véry essaya de rassembler les fuyards. Les Français qui avaient échappé à la bataille revinrent tous ; les cipayes au contraire ne rejoignirent qu’en partie. Chettipet parut à son tour une place peu sûre et le 18 mars Véry se replia sur Gingy, tandis que Raza S. venait à Pondichéry.

Un résultat plus malheureux encore fut que Clive, qui tout d’abord comptait aller jusqu’à Vellore et obtenir de Mortiz Ali soit sa soumission soit des contributions, fut tout d’un coup rappelé à Goudelour avec la majeure partie de son détachement pour essayer de débloquer Trichinopoiy. Il partit aussitôt et, sans se soucier des troupes françaises de Gingy, il passa aux environs du champ de bataille où nous avions défait Nazer j. le 16 décembre 1750. Il y vit que Dupleix était en train, suivant la mode indienne, d’y faire construire une ville commémorative de sa victoire. Cette ville déjà dénommée Dupleix-Fateabad, fut immédiatement rasée : il n’en reste aujourd’hui aucune trace ; l’emplacement ne peut même pas être déterminé. Puis continuant sa marche rapide, il arriva sans encombre à Villapouram et à Goudelour. On sait le reste ; c’est ce détachement auquel se joignirent d’autres renforts avec le major Lawrence récemment revenu