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main à une armée plus importante ? Sans s’attarder à Vendalore, Clive se mit donc en marche sur Conjivaram, dont il importait de s’assurer à nouveau la possession. La garnison de la pagode se rendit à la première sommation et, sans prendre de repos, Clive marcha sur Arcate.


Affaire de Caveripacom. — Le 12 mars, il arriva vers quatre heures du soir en vue de Caveripacom. L’armée française s’y trouvait depuis le 8. Clive ne se croyait pas si près d’elle ; sa présence lui fut signalée par une décharge de neuf pièces de canon à la distance de 125 toises. Un combat d’artillerie et de mousqueterie s’engagea presque aussitôt et se poursuivit jusqu’au clair de lune. Le sort se déclarait manifestement contre les Anglais, lorsque Clive apprit, à la suite d’une reconnaissance, que notre arrière-garde postée dans un petit bois s’y reposait dans une sécurité complète. Il envoya sans tarder le lieutenant Keene pour la prendre à revers. Ce mouvement tournant réussit au-delà de ses espérances. Un des enseignes de Keene parlait français ; il en profita pour entrer dans notre camp comme s’il était l’un des nôtres et sa petite troupe l’y suivit. Lorsqu’elle fut à 15 toises de nos hommes, elle fit une décharge générale, qui jeta parmi eux la plus grande confusion. La nuit augmentant la crainte, toute notre armée fut aussitôt prise de panique et ceux qui, à l’avant, servaient l’artillerie, l’abandonnèrent. L’infanterie suivit. Ce fut une débandade générale ; 60 des nôtres furent faits prisonniers et, le lendemain, on releva sur le champ de bataille un nombre égal de morts et 300 cipayes. Du côté des Anglais, il y eut 40 européens et 30 cipayes tués. Nous perdîmes d’autre part 3 pièces de campagne et 3 mortiers. Le lieutenant d’Estimauville se jeta dans le fort avec