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Avec les 20.924.000 liv. de la Compagnie, nous sommes arrivés à une échelle montante de 59.072.000 liv. Il nous reste maintenant à examiner les avances personnelles que Dupleix fut amené à faire pour les besoins de la guerre, puis nous terminerons par quelques considérations sur les gratifications et cadeaux qui, par leur importance et leur nombre, finirent par constituer une véritable dépense de guerre.

En prêtant aux princes indiens l’appui de ses forces, Dupleix avait bien convenu avec eux que toutes nos dépenses seraient à leur compte ; mais la guerre en se prolongeant ne tarda pas à épuiser leurs ressources et, comme ils n’avaient nul pouvoir pour augmenter à leur gré les charges de leurs sujets, ils durent, pour payer notre concours, abandonner à Dupleix une partie des revenus de leurs territoires et parfois ces territoires eux-mêmes. Dupleix exploita ces revenus pour son compte et administra les terres au nom de la Compagnie. Tout alla bien tant que nous eûmes des succès ; étant possesseurs du pays, nous pouvions faire rentrer les impôts et, malgré quelques déboires, les années 1749, 1750 et 1751 furent assez heureuses ; mais quand nous commençâmes à éprouver des revers en 1752 et que nous perdîmes du terrain, nos revenus baissèrent d’au-

    dates aussi rapprochées, il doit y avoir entre eux peu de différence. Le bilan du 6 juin comprenait en recettes : 20.210.433 rs ou 48.505.039 liv.; et en dépenses : 21.702.694 rs ou 52.086.465 liv. Godeheu laissait entendre plutôt qu’il ne le disait expressément que les 24.110.418 liv. figurant au bilan du 30 juin avaient été dissipées pour les besoins de la guerre, mais contrairement à son opinion, on ne trouve dans le bilan du 6 juin aucune dépense ayant un caractère militaire.

    Godeheu ne paraît pas avoir été de bonne foi dans sa démonstration.