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Trichinopoly et peut-être l’eut-il fait si Law s’était trouvé en situation d’entretenir et de payer ces nouvelles troupes mais il était lui-même à court d’argent et Chanda S., n’en pouvait trouver dans le pays. L’espoir de retirer quelques fonds de la coupe des récoltes détermina Dupleix à laisser des effectifs dans le Haut Carnatic ; là du moins on pourrait vivre sur le pays et nos charges qui devenaient chaque jour plus lourdes en seraient allégées (Lettre à Law du 2 février). Depuis la prise d’Arcate qui avait enlevé à Chanda S. la majeure partie de son territoire, Dupleix était obligé de subvenir à presque toutes les dépenses. Il crut néanmoins pouvoir distraire de l’armée de Brenier 500 cipayes, 1.000 cavaliers, 2 pièces de canon et 10 blancs qu’il envoya à Trichinopoly sous le commandement de Dumesnil.

Le mois de janvier s’était en somme passé fort tranquillement. Brenier n’avait pas fait grands mouvements et Clive s’en était retourné au Fort Saint-David pour rendre compte de ses opérations. Notre installation à Vendalore semblait présager une activité plus vive. Rappelé par le danger que pouvait courir Madras, Clive revint prendre le commandement des troupes anglaises vers le 15 février. Il trouva devant lui un nouveau capitaine français, le quatrième depuis le mois de septembre. Brenier, malade depuis les premiers jours de janvier, avait demandé à revenir provisoirement à Pondichéry, et le 6 février, Véry de Saint-Roman avait pris sa succession.

Les pillages autour de Madras continuèrent : l’ennemi ne bougeait pas. C’eut été une excellente occasion pour Raza S. de faire preuve d’initiative, d’autant qu’après de nombreuses sollicitations, Dupleix venait de mettre à sa disposition plusieurs pièces de canon. « Malheureusement, comme l’écrivait Véry le 27 février, dans toute la conduite