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que 8 blancs, 8 topas et 3 pions pour garder le pavillon.

Brenier, plus docile aux instructions de Dupleix que nos autres capitaines, essaya de réaliser ces projets. Il n’alla pas, il est vrai, se poster tout de suite auprès de Madras comme Dupleix l’eut désiré ; mais de Chinglepet[1] où il s’installa provisoirement le 20 janvier, il lança divers détachements tant dans la direction de Saint-Thomé que de Trivatour et de Caveripacom, dans le but surtout de percevoir le produit des récoltes. Pour toutes ces opérations, il était obligé de s’en rapporter aux gens du pays ; on n’apprendra pas sans une certaine surprise que pour ces lieux si rapprochés de Madras et de Pondichéry nous n’avions même pas de cartes. Les Anglais, désorientés par nos divers mouvements, s’en allaient de côté et d’autre sans savoir où se fixer ; on savait seulement qu’ils faisaient de grands préparatifs à Ponnamali et c’est de ce côté qu’après avoir terminé ses opérations, Brenier se proposait de les attaquer. Il leva son camp le 28 janvier et, après quatre journées d’une marche lente, mais sûre, il arriva à Indalore ou Vendalore[2], à proximité de la mer et du Grand Mont. De la colline qui domine cette localité, on peut voir Madras au nord-est, Chinglepet au sud-ouest et Ponnamalli à l’ouest. Le jour même de notre arrivée, Raza S. partit avec sa cavalerie et alla jusqu’au Grand Mont où ses hommes firent un grand butin.

Dupleix fut informé dans le même temps que Law su déclarait impuissant à faire face avec ses seules troupes aux forces ennemies ; il se demanda un instant s’il ne vaudrait pas mieux envoyer toute l’armée de Brenier à

  1. Chinglepet est à 40 milles au sud de Madras.
  2. Vendalore est à 22 milles au sud de Madras et à 11 du Grand Mont.