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3 janvier ; les Anglais l’avaient spontanément abandonnée après avoir démantelé une partie de la première enceinte.


La diversion de Vendalore. — Mais il n’était pas dans ses instructions d’y rester pour l’occuper. On se rappelle qu’au mois de mai précédent, au moment d’engager l’expédition de Trichinopoly, Dupleix avait songé à faire une diversion du côté de Madras et n’y avait renoncé que sur l’opposition de son entourage. N’était-ce pas le moment de reprendre ce projet, puisqu’aussi bien les événements nous y poussaient comme par une sorte de fatalité ?

Le 5 janvier, Dupleix, trouvant que pour l’exécution de ce plan Conjivaram était trop loin de la mer, prescrivit à Brenier de se rapprocher de la côte et de se placer, s’il était possible, à égale distance de Ponnamalli et du Grand Mont. De là, en divisant ses forces, il porterait l’alarme en différents endroits ; il empêcherait notamment les Anglais de percevoir pour leur compte le produit des récoltes, qui commencent à se faire à ce moment de l’année. Pas d’attaque directe sur Madras ni sur aucune des aldées en dépendant ; l’état de paix dans lequel nous étions avec les Anglais ne le permettait pas, mais il était loisible à Raza S. de s’emparer de Ponnamally, et il pouvait le faire avec ses cipayes, sa cavalerie et la compagnie portugaise. Il pouvait de même tenter un coup de main sur Saint-Thomé, enlever le pavillon anglais et y rétablir l’autorité nominale du roi de Portugal. « Ce coup doit se faire à la plus petite pointe du jour, disait Dupleix, rien de plus facile, si on veut bien l’exécuter. » (Lettre à Brenier du 10 janvier). Revenant sur cette idée quelques jours plus tard (18 janvier), Dupleix faisait observer à Brenier qu’à Saint-Thomé il n’y avait