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mètres ; Clive la franchit en six jours, dont un jour d’arrêt à Conjivaram. Arcate comptait en ce temps-là 100.000 habitants[1], elle n’avait d’autres défenses qu’un fort aux murailles croulantes et une garnison d’environ 1.000 soldats indiens avec deux ou trois canonniers français. Cette petite troupe n’attendit même pas l’ennemi ; dès qu’elle connut son approche, elle se retira du côté de Timery, à six milles au sud, et Clive entra tranquillement dans la ville, puis dans le fort, au milieu d’une population tout à la fois curieuse et indifférente. Ce succès, où la science militaire n’eut aucune part, était à peine un échec pour les armées indiennes, habituées à tous les revers de fortune ; mais comme Arcate était la capitale du pays et que nous fûmes dans l’impossibilité de nous y rétablir, l’opinion ne tarda pas à considérer qu’on pouvait tenir tête à Dupleix ; en même temps, l’étoile de Clive commença à monter à l’horizon.

Celui-ci ne s’endormit pas sur sa victoire. Les 15 et 17 septembre, il fit deux sorties infructueuses du côté de Timery dans l’espoir d’en chasser l’ennemi ; une troisième, qui eut lieu le 25, réussit mieux, sans cependant tourner au désastre pour les Indiens. S’attendant alors à être attaqué soit par les Français, soit par Chanda S., il s’occupa d’assurer ses communications avec Conjivaram et de relever les fortifications d’Arcate.


Siège d’Arcate par les forces franco-indiennes. — Dupleix en effet ne fut pas plus tôt informé de la marche de Clive sur Arcate qu’il envoya de Pondichéry 350 cipayes au

  1. Elle n’en a plus aujourd’hui que 11.000. — Le chiffre de 100.000 donné par Orme pour l’année 1751 n’est sans doute pas exact ; la ville devait être infiniment moins peuplée. Arcate avait remplacé comme capitale Gingy devenu trop insalubre.