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l’arrivée d’un convoi anglais composé de 700 blancs, 6.000 cipayes et environ 4.000 cavaliers.

Nos forces étaient alors réparties en différents postes et Law fit savoir à Dupleix par lettre du 6 avril combien, avec cette dispersion, il lui paraissait difficile d’attaquer ce convoi loin de Trichinopoly. Néanmoins il envoya Murray au-devant de l’ennemi avec un détachement : la cavalerie de Chanda S. refusa de le suivre. Le 7, à huit heures du matin, Murray était à une lieue et demie des Anglais. Allem kh. devait le soutenir, mais sous prétexte qu’on n’avait pas 100 rs. à lui donner, il refusa de marcher. Ainsi l’ennemi put arriver sans encombre devant Trichinopoly le 8 avril.

Law voulait aller à sa rencontre avec sa cavalerie, mais elle l’abandonna sous prétexte d’argent. Il ramassa alors ce qu’il put trouver des troupes et livra le 9 un combat dont l’avantage nous resta mais qui nous fut en réalité funeste, puisque le convoi put passer et rejoindre l’armée de la ville.

Dupleix, qui croyait ou feignait de croire à notre supériorité numérique, voulait néanmoins qu’on s’obstinât au siège. Il n’y avait que deux partis à prendre : ou exécuter ses ordres et risquer de se faire encercler par l’ennemi qui occuperait Sriringam ou se retirer dans cette place et y attendre des renforts de Pondichéry.

Law estima ce second parti préférable, quoiqu’il estimât qu’une retraite à la côte vaudrait encore mieux. À Sriringam, nous risquions d’être encerclés non moins que devant Trichinopoly. Plutôt que de consentir à cette retraite, Dupleix ordonna de tenir dans Sriringam, en promettant des secours de Pondichéry et du Décan.

Cependant la situation de Law devenait chaque jour plus critique. Profitant des basses eaux du fleuve, l’en-