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Law explique tout d’abord que si, après l’affaire de Valconde, d’Auteuil ne passa pas le Coléron à la suite des Anglais, c’est qu’il n’avait pas une seule grosse pièce de canon pour appuyer ses mouvements. Dupleix, qui ne pouvait souffrir de résistance à ses ordres, envoya Law pour le remplacer. En quittant Pondichéry le 8 septembre 1751, celui-ci aurait reçu l’assurance qu’il n’aurait qu’à paraître devant Trichinopoly pour que la ville lui ouvrit ses portes. Il fut au contraire accueilli par une triple décharge d’artillerie.

Dupleix ordonna alors le siège, mais on n’avait pas assez de troupes pour faire un blocus et on n’avait pas assez de gros canons pour attaquer la place. Les renforts ennemis pouvaient arriver facilement, et par leurs alliances avec Morarao et le Maïssour, Mahamet Ali et les Anglais eurent vite la supériorité du nombre : 30.000 hommes environ. L’envoi de troupes à Arcate affaiblit encore nos forces, qui se trouvèrent réduites à 6.800 hommes, et cependant Dupleix voulait qu’on prît Trichinopoly.

Après la chute d’Arcate, les Anglais se trouvèrent en mesure de porter leurs effectifs à 64.500 hommes dont 1.350 européens, tandis que les nôtres ne purent atteindre que 14.960 hommes, dont 630 blancs. Comme Law avait reçu l’ordre de bloquer la ville, il avait du disperser ses forces, ce qui avait eu pour conséquence d’affaiblir tous les points où il pouvait être attaqué. Les Anglais au contraire pouvaient disposer presque partout de masses assez compactes. Mais Dupleix avait décidé qu’on ne reculerait pas. Outre la faim qui commençait à se faire sentir, Law avait à réprimer de fréquents actes d’indiscipline. La cavalerie de Chanda S., non payée, s’insurgea.

Telle était la situation lorsque Dupleix eut avis de