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simplement Maissin, un capitaine nouvellement arrivé de France, d’ouvrir une enquête.

En son mémoire de 1759, Dupleix reprocha expressément à Law d’avoir au mépris des ordres les plus formels laissé passer un convoi anglais, d’avoir tenu en cette occasion une conduite extrêmement suspecte et enfin d’avoir ouvertement livré à l’ennemi les troupes du roi (pages 74, 75, 76, et 77 du mémoire). Rien de tel en 1752 ; comme si aucun de ces faits ne lui paraissait certain, Dupleix chercha plutôt à atteindre Law en essayant d’établir contre lui un certain nombre d’actes délictueux qui le perdraient auprès de la Compagnie ; c’est ainsi qu’il voulut prouver que Law avait dérobé des objets précieux dans la pagode de Sriringam. Des témoins indiens qui avaient pris auparavant le mot d’ordre auprès de Madame Dupleix vinrent certifier l’exactitude de ces accusations. En même temps Maissin était l’objet de toutes les prévenances de Dupleix comme si l’on voulait obtenir de lui des conclusions conformes aux désirs du gouverneur. Rien n’y fit ; ces prévenances éveillèrent au contraire la défiance de Maissin qui examina avec plus d’attention les plaintes formulées contre Law et ne les trouva pas convaincantes. Dupleix aurait alors voulu forcer le secrétaire de Law et un nommé Lambert, partisan de son armée, à déposer contre lui, mais il ne put les contraindre à dire ce qu’ils ne savaient pas. Voyant qu’il n’aboutirait à rien, il ne voulut pas paraître s’être engagé dans une affaire qui pouvait le couvrir de confusion et usant de son influence morale auprès de la belle-mère de Law, Madame de Carvalho, à laquelle il était lui-même apparenté par son neveu Kerjean, il lui fit demander fort adroitement d’intervenir pour obtenir la liberté de son gendre et la clôture de l’affaire. Madame de