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Sriringam pour conférer avec Law et Chanda S., sur les conditions de la paix. D’Auteuil avait toute latitude pour se mouvoir comme il l’entendrait au milieu des instructions générales qui lui étaient données, mais il fallait d’abord convenir d’une suspension d’armes. Comme nous n’étions pas en guerre avec les Anglais, ni eux ni nous ne devions paraître dans le traité ; il devait se passer uniquement entre Chanda S. et Mahamet Ali. Trichinopoly était laissé à ce dernier, mais restait une dépendance d’Arcate, à moins que le Mogol, suzerain de l’Inde entière, n’en disposât autrement. La paix faite, tous les alliés rentreraient chez eux. Chanda S. pourrait, s’il le voulait, laisser aux Anglais les terres dont ils étaient en possession (lettre du 21 mai).

Pour aller à Sriringam, il fallait traverser les lignes anglaises ; d’Auteuil, alors retiré à Valconde, demanda un passeport à Lawrence. Celui-ci posa à sa délivrance des conditions tellement humiliantes que d’Auteuil dût le refuser[1].

La prise de Pitchanda qui survint dans le même temps fut un nouvel avertissement qu’il était bon de se hâter si l’on voulait éviter un désastre. À la suite de cet événement, Law écrivit qu’il n’avait plus que pour six jours de vivres et que s’il n’était pas secouru, il avait l’intention de capituler. D’autre part, Dupleix venait d’apprendre que Ramdas Pendet, premier ministre de Salabet j., qui paraissait acquis à nos intérêts, venait d’être assassiné à Haïderabad ; il craignit que cette mort ne fût le signal d’une révolution, où sombrerait notre influence. Que deviendrait alors le principe de légitimité sur lequel toute notre politique était fondée ? il importait avant que

  1. Lawrence aurait manifesté l’intention de faire fouiller les effets personnels de d’Auteuil.