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rente pour moitié de sa valeur Pondemaly. S’il insistait pour qu’on leur laissât le revenu entier, il pourrait y acquiescer, en ajoutant qu’ils eussent à faire leurs diligences auprès du Mogol et de Salabet j. ; qu’il s’engagerait de plus à ne point les troubler dans leur commerce, pourvu que de leur côté ils ne se mêlassent plus des affaires de Mahamet Ali ni du gouvernement… À cet accord particulier, on peut ajouter une promesse d’un revenu annuel pour cet avaricieux de 10, 15 ou 20.000 rs. sa vie durant… Vous ne devez point paraître dans cette négociation, car ce serait le moyen de la faire manquer, si Lawrence savait que vous en aviez connaissance… Pour le mieux persuader, il faut que Chanda S. fasse semblant de se cacher de vous… »

Dupleix était convaincu que l’affaire bien menée pouvait aboutir. Moins de huit jours après, il avait changé d’avis : convaincu du danger d’une pareille proposition, il recommandait à d’Auteuil de ne rien engager. Fort heureusement, celui-ci n’avait ni écrit ni parlé. Cependant notre petite armée, partie d’Outatour, avait déjà esquissé un mouvement pour contourner Samiavaram du côté de l’ouest lorsque d’Auteuii apprit que Clive, informé de ses intentions par une lettre interceptée, avait quitté Samiavaram et se proposait de lui barrer la route. Comme il n’avait avec lui qu’une centaine d’européens et 500 cipayes, il ne se crut pas en force pour livrer bataille et se replia sur Outatour. Clive se retira de son côté à Samiavaram, où il arriva la nuit. Bientôt après il dormait dans une sécurité complète. Il se produisit alors un des faits les plus curieux de cette guerre. Law, informé de la marche de d’Auteuil, avait fait partir dans la même nuit un corps de 80 européens et 700 cipayes, pour occuper Samiavaram qu’il supposait à peu près abandonné par les Anglais. Nos soldats arrivèrent