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il résulte que les dépenses s’élevèrent à 2.910.973 rs., soit en moyenne 207.812 rs. ou 498.648 liv. par mois ou encore 5.983.776 liv. par an. Arrêtons-nous donc au chiffre de 6 millons.

Seulement, tandis que la guerre du Carnatic fut alimentée par les revenus de divers princes de l’Inde et par une contribution fort importante de Dupleix lui-même, nos opérations dans le Décan furent presque exclusivement à la charge de Salabet j., souverain du pays. Dans les comptes de Dupleix, on ne trouve qu’une somme de 150.000 rs. envoyée par lui en lettres de change le 24 septembre 1753. Comme pour le Carnatic, il dut faire au début une avance de fonds qui se monta à 689.644 rs. ou 1.655.000 liv. ; mais cette somme lui fut remboursée dès le mois de mai 1751. Ce fut ensuite Salabet j., qui fit tous les frais de notre politique jusqu’au jour où ses fonds, taris par ses prodigalités à notre égard, furent épuisés. Il y eut alors des heures difficiles, où nous nous demandâmes plus d’une fois si nous ne devrions pas abandonner la partie. Bussy suppléa à tout par des avances personnelles et par des emprunts, dont le remboursement, subordonné aux rentrées du nabab, fut toujours extrêmement difficile. La concession des quatre circars à la fin de 1753 pour subvenir à nos dépenses, paraissait devoir établir un état de choses fixe et régulier lorsque Dupleix fut rappelé.

À six millions par an, les affaires du Décan auraient donc nécessité en trois ans et demi un emploi de fonds de 21 millions et nous ne comprenons pas dans ce chiffre les libéralités de Salabet j., qui s’élevèrent certainement à plusieurs millions.

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Il nous faut maintenant arriver aux 20.924.000 livres