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§ 10. — Le premier siège de Trichinopoly (Suite).
Capitulation de Law.

(Février — 12 juin 1752).

Revenons donc à Trichinopoly, où nous avons laissé à la fin de février Law perplexe, hésitant et irrésolu, avec la menace d’être pris comme dans un étau par les armées anglaises opérant à l’est et au nord. Le 8 mars, Dupleix était tout à fait pessimiste. Il semblait, écrivait-il, qu’on cherchât à le chagriner en n’exécutant pas ses ordres ; on ne faisait au contraire que le traverser dans les meilleurs arrangements qu’il pouvait prendre et il suppliait Law de lui dire une fois pour toutes ce qu’il voulait faire. À quoi bon lui envoyer des hommes s’il ne s’en servait pas ? de l’argent s’il était dépensé en pure perte ? Cependant Law avait trois fois plus de blancs que Bussy n’en avait dans le Décan ; s’il ne savait pas mieux les utiliser, il en serait de Trichinopoly comme d’Arcate qui nous avait été enlevé. Dupleix ne voyait l’avenir qu’avec inquiétude.

Autre lettre du 17 où Dupleix cherchait à relever le moral de Law et à lui donner confiance en lui-même :

« J’ai vu votre plan d’attaque sur lequel je ne puis rien vous dire de positif… Quand un général a fait un plan qu’il croit bon et qu’il a pesé les raisons pour et contre, il doit agir. Le Français, quand on le consulte, raisonne toujours assez mal et après avoir souvent dit une bande de raisons, qui n’ont ni pieds ni tête, il agit dans l’action parce que son honneur l’y engage et qu’il ne savait ce qu’il disait dans la consultation. Combien de batailles n’eussent pas été gagnées si les généraux s’en étaient