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vos derniers succès vous ont peut-être donné l’occasion de régler les affaires du pays par une paix honorable, nous espérons que vous en aurez profité.

« Nous avons de temps à autre placé sous les yeux de Sa Majesté vos avis en ce qui concerne vos rapports avec les Français et nous avons mis en telle lumière les prétentions et agissements de M. Dupleix que nous espérons la convaincre qu’il nous sera impossible d’exercer notre commerce et même de conserver un pouce de terre à la côte Coromandel si l’on ne met un obstacle à ses agissements.

« Vous nous avez informé par le Warwick que vous avez reçu de M. Dupleix au mois de février une longue lettre que, malgré le peu de temps que vous avez eu pour l’examiner, vous prétendez pleine de faussetés. M. Dupleix nous en a lui-même envoyé un exemplaire par l’entremise des Directeurs de la Compagnie française. Nous l’avons lu in extenso et si nous avions reçu vos critiques par l’Hirondelle, nous aurions vu en quoi consistent ces faussetés. Nous attendons vos observations par le prochain navire.

« Nous avons approuvé et nous approuvons votre conduite dans ces disputes avec les Français, mais quand nous considérons le risque que nous courrons et la ruine complète qui eut nécessairement suivi la désapprobation de vos mesures, nous ne pouvons que vous exprimer le désir le plus vif que ces disputes puissent aboutir à une fin honorable. Votre conduite prudente et le courage de vos soldats vous ont procuré des succès, mais les accidents inhérents à toute guerre, les différents points de vue des alliés et la trahison de ceux en qui l’on a placé sa confiance, tout tend à rendre très précaire le succès des affaires les mieux concertées et si l’on ajoute à cela la probabilité que les Français n’auraient pas montré la modération dont nous avons fait preuve, s’ils avaient réussi, il apparaîtra alors combien nous avions plus qu’eux de risques à courir.

« Le bruit court que cinq ou six navires de guerre français sont récemment partis de Brest pour l’Inde avec des munitions