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Soubab ; mais comme ce prince dut fournir à nos dépenses dans les mêmes conditions que les souverains du Carnatic et du Maïssour, les sommes qu’il nous versa doivent elles aussi être considérées comme des ressources normales dont Dupleix, ou plutôt son lieutenant Bussy, disposa suivant les besoins de notre armée.

Ici, nous sommes en pleine clarté. Dans le mémoire de Godeheu, on a vu que les revenus des quatre circars affectés à nos dépenses étaient estimés à 3.100.000 rs. dont 2.551.185 ou 6.122.884 francs pour l’entretien de nos troupes. Si cette proportion prévue pour les années 1754 et suivantes avait été suivie depuis le début de nos opérations dans le Décan en février 1751, on aurait atteint le 1[[er}} août 1754 une somme de 21.428.954 fr., en chiffres ronds 21.500.000 fr. Mais au début nous dépensâmes beaucoup moins ; ce fut seulement quand nos troupes furent à Aurengabad et que nous eûmes à faire la guerre aux Marates ou à étouffer des complots, qu’il nous fallut recourir à des effectifs plus élevés et par conséquent dépenser beaucoup plus. Le chiffre annuel de six millions de francs n’en reste pas moins une moyenne sensiblement exacte.

De divers comptes de dépenses, il résulte en effet que Bussy eut besoin, pour payer ses troupes, de sommes allant de 160.000 à 193.000 et même 245.000 rs. par mois. Le chiffre de 210.500 lui parut un moment un minimum indispensable. Or 210.500 rs. font en douze mois 2.526.000 rs. ou 6.062.000 liv., soit 6 millions au minimum. Mais un chiffre plus décisif encore se trouve aux archives de Pondichéry, dans les comptes inédits de l’expédition du Décan, lesquels vont du 1er août 1753 au 14 août 1758. Des chiffres des seize premiers mois (1er août 1753-30 novembre 1754), qui forment un bloc,