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mis aux environs de Sriringam et l’affaire paraît assez éclatante pour que Saint-Germain soit nommé sous-lieutenant sur-le-champ ; là au contraire c’est le lieutenant Puymorin, un vétéran du siège de Madras, qui est tué par la faute de ses cipayes ; ceux-ci l’abandonnent en pleine action et avec lui quarante des nôtres sont pris ou mis à mort.

La situation ne commença guère à se modifier que dans le courant de janvier ; mais ce ne fut pas à notre avantage. Les Anglais et Mahamet Ali étaient depuis plusieurs mois en pourparlers avec Morarao et le Maïssour et, sans que des négociations eussent encore complètement abouti, ils reçurent à ce moment un renfort de Marates, 3 à 4.000 cavaliers maïssouriens et 3.000 hommes environ de troupes irrégulières appelées colleries ou callers, espèce de brigands qui vivaient de rapines et dont la soudaineté et la diversité des attaques faisaient des adversaires dangereux.

Dupleix essaya de parer à cette inquiétante coalition. Sa femme lui représenta la nécessité de neutraliser tout au moins le Maïssour et dans les derniers jours de janvier il envoya à Seringapatam deux notables indigènes avec des présents pour le davelay qui passait pour être un ami de Chanda S. (Ananda, t. 8. p. 90). Le davelay entretenait, selon l’usage des princes de l’Inde, un vaquil à Pondichéry et il semble que, même avant la fin de janvier, on ait envisagé de part et d’autre les bases d’un accord. Dupleix n’avait pas caché au vaquil du Maïssour que la paix était entre les mains de son maître ; s’il ne donnait aucun secours à Mahamet Ali, celui-ci tomberait sûrement. Dupleix eut malheureusement le tort de ne rien offrir en échange, — comme il le fit quelques mois plus tard lorsque, instruit par l’expérience, il proposa au même davelay la cession de Trichinopoly moyennant certaines