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leur retraite. À présent il paraissait hésitant, irrésolu, et il pouvait aussi bien embrasser notre cause avec une égale fidélité. Enfin, dans le Maduré, un aventurier du nom d’Allem kh. s’était proclamé indépendant dès 1751. Il avait repoussé victorieusement une attaque de Cope et depuis ce jour était un ennemi déclaré des Anglais et de Mahamet Ali. Dupleix comptait beaucoup sur lui pour opérer une diversion du côté de Trichinopoly.

Ces diverses situations, plus ou moins contradictoires, décidèrent Dupleix à ne pas se prévaloir du paravana de Salabet j. Le seul usage qu’il en fit fut de prendre à sa charge la solde des cipayes et cavaliers de Chanda S. et de percevoir à son profit les revenus de la province ; encore donna-t-il pour motif l’impossibilité où se trouvait ce prince de réaliser lui-même ce double but.

L’année 1751 s’acheva sans modifier sensiblement la position respective des belligérants. Ce n’est pas qu’on n’en vînt jamais aux mains ; il y eut au contraire un assez grand nombre d’escarmouches ou de combats d’avant-postes ; mais ils se neutralisaient pour ainsi dire les uns les autres. Ni Chanda S. ou Mahamet Ali, ni les Français ou les Anglais ne disposaient de forces assez importantes pour imposer leur supériorité.

Il y eut cependant dans les derniers jours de décembre une affaire plus sérieuse engagée par le capitaine Cope, où il fut mortellement blessé et où les Anglais subirent des pertes importantes. Ce léger avantage fut compensé dans le même temps par la défaite d’une de nos compagnies, commandée par Péchard ; la témérité du chef nous fit perdre une cinquantaine d’hommes.

D’autres attaques se poursuivirent avec des fortunes diverses dans le courant de janvier. Ici, c’est Saint-Germain, un simple enseigne, qui met en déroute des partis enne-