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cations avec le dehors. Trichinopoly n’avait pas moins de quatre milles de circonférence ; pour en fermer toutes les issues, ou pour tenir en échec les armées qui voudraient la ravitailler, ce n’était pas trop de 20 à 25.000 hommes, disciplinés et vigilants.

Dupleix envisagea les deux solutions, et le siège lui parut préférable. Il donna donc des instructions à Law pour le commencer (4 octobre) et lui recommanda en même temps de placer son camp hors de portée du canon de la place et de s’emparer de quelques petites forteresses des environs.

Il ne repoussait pourtant pas complètement l’idée d’un assaut : seulement pas d’aventure, il fallait que l’occasion fût réellement favorable. En attendant, on pouvait toujours tenir l’ennemi sur le qui vive, par la menace ou les apparences d’un assaut effectif.

« Il convenait, ajoutait-il en la même lettre, défaire quelques remuements de terre comme si l’on avait envie d’établir des batteries. Il faudrait même faire croire que l’on veut faire deux attaques. Il faut en outre leur donner fréquemment la nuit des alertes : autre moyen de faire dépenser leurs poudres. Des pelotons de dix ou quinze hommes souvent répétés suffisent pour cela. Il faut de même faire travailler à des échelles, jeter quelques bombes le jour et jamais la nuit. Ne jamais tirer au même endroit, afin de ne point laisser l’ennemi tranquille. Un orage, une pluie, une nuit obscure peuvent nous procurer une occasion favorable pour l’escalade. Les fossés de la partie sud-est de la ville sont presque toujours à sec et l’on a même assuré que de ce même côté il se trouvait des hauteurs qui permettaient de s’approcher sans risques tout près de la place. »

Pour l’exécution de ce plan, Dupleix avait partagé les rôles. Law devait établir son camp d’européens à Sriringam, de façon à maintenir ses communications avec le