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carré oblong, dont les côtés les plus longs s’étendaient du sud au nord ; depuis elle s’est encore développée vers le midi ou toute une ville nouvelle s’ajoute à l’ancienne. Elle avait près de quatre milles de circonférence et était entourée d’un double rempart, avec des tours rondes à égale distance les unes des autres. Un fossé d’environ trente pieds de large sur quinze à peu près de profondeur, séparait les deux murs. La muraille extérieure, construite avec des pierres ayant de quatre à cinq pieds de long, avait environ dix-huit pieds de haut sur quatre à cinq d’épaisseur, sans parapet ni terre-plein. La muraille intérieure était haute de trente pieds, avec même épaisseur à la base. Le terre-plein avait dix pieds de hauteur et le parapet en avait sept à huit. Les Anglais avaient construit quelques bastions aussi réguliers que le terrain avait pu le permettre ; ils se trouvaient pour la plupart aux angles des carrés et du côté de la face occidentale, la plus désignée pour une attaque.

Encerclant la plaine de Trichinopoly, se trouvait au nord le pays que nous venions de franchir avec les souverainetés presques indépendantes de Tauréour, Arielour et Auréarpaléom, à l’est le Tanjore, au sud le Tondaman, actuellement pays de Puducotta, et le Maduré, enfin à l’ouest le Mysore. Le Maduré et Trichinopoly ne formaient qu’un seul royaume, d’une étendue considérable, puisqu’il allait jusqu’au cap Comorin.

Tel est le cadre dans lequel allaient se développer les destinées de Dupleix et celles de sa politique. Reprenons maintenant la suite des événements.

Jusqu’ici Dupleix n’a connu que les joies du triomphe