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plus particulièrement le Tanjore. Le Cavery se jetait dans la mer à Caveripatnam, et les autres bras allaient se perdre à Tranquebar, à Karikal, à Negapatam et nous en passons. Ce delta, qui a conservé sa physionomie propre, produit une grande quantité de riz ; on y peut faire deux récoltes par an.

Au sud de l’île de Sriringam, s’étendait la plaine de Trichinopoly, à peu près plate et unie, sans autres aspérités saillantes que quelques rocs en pain de sucre, dont l’un domine la ville elle-même et les autres la protègent du côté de l’est et du sud, à une distance de 4 à 5 kilomètres. Tous ces rocs ont joué un rôle important dans les événements qui vont suivre. Celui de la ville, haut de 300 pieds, était un excellent poste d’observation ; avec une longue-vue, on pouvait se rendre compte des mouvements d’une armée ennemie jusqu’à une vingtaine de milles. Les autres étaient, en allant du nord-sud au sud ouest, le Roc français, Elmisseram, le Pain de sucre ou Roc d’Or, le Roc des Faquirs, les Cinq Rochers ; enfin, à l’ouest, il y avait Veyeonde. Anglais et Français passèrent leur temps à s’en disputer la possession.

« La plaine de Trichinopoly, dit Lawrence dans ses Mémoires (p. 38), à 19 milles de longueur de l’est à l’ouest, et s’étend depuis les frontières du royaume de Tanjore jusqu’à la tête de l’île [de Sriringam] qui est à l’occident. Sa largeur n’est pas la même partout, ayant depuis 7 milles jusqu’à 12. Elle est bornée au nord par la rivière de Cavery et au midi par les bois de Tondaman. » Le pays qu’elle embrasse est en général fertile et bien cultivé ; quand la paix régnait, les villages y étaient nombreux et bien peuplés.

La ville même de Trichinopoly, bâtie à moins de 500 mètres du Cavery, avait en ce temps-là la figure d’un