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d’autres que ceux qui nous furent donnés ou promis par Chanda S., le régent du Maïssour et le nabab de Vellore, Mortiz Ali. Encore Chanda S. fut-il notre obligé plutôt que notre bailleur de fonds. À partir de décembre 1751, il se trouva dans l’impossibilité de payer ses cipayes et ses cavaliers ; pour éviter leur dispersion, Dupleix se résolut alors à les entretenir mais, en même temps commença à percevoir les revenus du pays. Mortiz Ali ne tint presque rien de ses engagements, 120.000 rs. à peine. Seul Deva Raja, régent du Maïssour, nous fit remettre en plusieurs fois par son frère Nandi Raja, général des armées royales, des sommes qui dans l’ensemble s’élevèrent à 3.492.000 livres.

Deva Raja devait nous verser au minimum 125.000 rs. par mois, suivant l’importance de nos effectifs ; mais comme la guerre dura vingt mois, depuis le jour où il nous promit son concours, il se trouva bientôt dans l’impossibilité de nous continuer cette aide et ce fut au contraire Dupleix qui dut prendre à sa charge exclusive l’entretien de toutes nos troupes devant Trichinopoly. Si l’on ajoute ces contributions aux recettes précédentes, on arrive au chiffre total de 16.648.000 liv., de revenus et par conséquent de dépenses minima acceptés tout à la fois par Dupleix et par la Compagnie, quoiqu’avec les plus expresses réserves de celle-ci sur le total effectif.

Godeheu nous laisse entendre que Dupleix avait reçu d’autres sommes des princes maures et que « ce n’est pas l’article le moins obscur de ses recettes ». Il ne cite aucun chiffre et à part le partage des trésors de Nazer j. à la fin de 1750, il ne cite non plus aucun fait, mais il laisse supposer que dans ses tractations avec des rajahs ou des seigneurs de moindre importance, tels que Moudamia,