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Aussi, la Compagnie n’hésita-t-elle pas à conclure (p. 198-200) que les comptes du Carnatic étaient faux ou incomplets. En calculant sur un revenu annuel de 1.291.800 rs. qu’elle retira la première année qu’elle eut elle-même l’administration du pays, c’est-à-dire en 1754-1755, il y avait lieu, d’après elle, de les accroître de 8.460.578 livres. Nous ne retiendrons pourtant pas cette somme, qui ne nous paraît pas justifiée : la Compagnie ne tient pas suffisamment compte des nécessités ou, si l’on préfère, des fatalités de la guerre ; certaines aldées ravagées par le passage des troupes, ne fournirent plus aucunes ressources. Mais nous ne nous dissimulons pas que le chiffre de 6.090.000 liv. donné par Dupleix est peut-être au-dessous de la vérité[1].

Nous restons donc provisoirement avec les revenus des nouvelles concessions et de celles d’Arcate, à un chiffre de 13.156.000 livres.

*

c) Godeheu nous parle enfin de fonds fournis par les princes maures[2]. Dans le Carnatic, il n’y en eut pas


     
    payé pour 1 mois à Mrs. Maupas et Sornay le fils à Gingy 
    375 rs.
    27.
    payé au sr Milon pour avances faites à Chinglepet 
    96
    28.
    payé à M. Maissin à compte de ses appointements 
    600
         Et aux recettes, même mois :
    3.
    reçu de M. de Larché, compte des cipayes 
    7.727
        «     de M. d’Almeyde, compte des cipayes de Gingy 
    224

  1. Godeheu et la Compagnie eurent sous les yeux les comptes de Papiapoullé, visés par Dupleix ; ils ne voulurent pas les reconnaître, et cependant ils ne contestèrent aucun chiffre. Les recettes des aldées figuraient dans ces comptes, du 10 juillet 1752 à fin juin 1754, pour 1.497.430 rs. ou 3.593.832 livres.
  2. C’est une partie mais non la totalité de ces fonds que Dupleix avait englobés dans les revenus d’Arcate, puisqu’aussi bien le nabab du Carnatic avait le droit d’exiger de ces princes une redevance annuelle.