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en route que Mahamet Ali essaya encore une fois de nous arrêter par des négociations. Le 22 mai, un brame vint à Pondichéry de la part de son frère Abdoul Wahab kh., comme pour traiter de la paix. Dupleix refusa de l’écouter, mais sa femme le reçut : tous deux d’ailleurs étaient d’accord pour jouer ce rôle. On sait avec quelle ardeur madame Dupleix s’occupait des affaires publiques ; elle y prenait presque autant de part que son mari. Quand elle ne correspondait pas avec les nababs ou les rajahs, elle écrivait à leurs femmes ou à leurs mères qu’elle avait presque toutes connues à Pondichéry. Elle fit répondre à Mahamet Ali que s’il consentait à recevoir notre pavillon et remettre Trichinopoly entre nos mains, on lui accorderait la protection du roi ; tous ses biens lui seraient conservés et on lui donnerait la liberté d’aller où il voudrait. Il n’était plus question d’un gouvernement dans le Décan.

Ce ne furent pas toutefois ces conditions, moins avantageuses que les précédentes, qui rendirent la paix impossible ; d’accord avec les Anglais, Mahamet Ali ne cherchait qu’à nous abuser, et de toute façon il n’était pas disposé à traiter. Les armes seules pouvaient trancher le différend. Dupleix écrivit aux 72 paliagars de Trichinopoly pour les inviter à ne donner aucune assistance à Mahamet Ali et la guerre commença.