Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/198

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment de cavaliers sous les ordres de Chek Assem, non pas pour attaquer cette ville — les traités nous l’interdisaient — mais pour occuper les aldées et places du voisinage, notamment Meliapour et Ponnamalli, qu’il considérait toujours comme appartenant aux Maures. Par cette manœuvre, on atteindrait un double but : on interromprait le commerce des Anglais et on les obligerait probablement à rappeler leurs troupes du sud. Pendant qu’ils effectueraient cette retraite, le gros de nos troupes, tenu en réserve à Gingy, tâcherait, par une marche forcée, d’atteindre Trichinopoly et de s’en emparer par surprise.

Les conseillers ou amis de Dupleix auxquels il soumit ce plan ne l’approuvèrent pas ; ils lui représentèrent que cette diversion serait vraisemblablement inutile ; les Anglais ne rappelleraient personne et nous nous priverions pour attaquer Trichinopoly, du concours si nécessaire de notre cavalerie. Dupleix se rendit à ces raisons, mais non sans regret ; deux mois plus tard, en juin, il estimait encore que ses idées étaient les meilleures et il regrettait de ne pas les avoir suivies. L’expédition de Trichinopoly resta seule envisagée.

C’est à ce moment que Saunders, pressentant notre intervention mais la devançant, envoya non plus un détachement mais toute une petite armée à Trichinopoly sous les ordres du capitaine Gingins. Dupleix, qui avait perdu plus d’un mois en combinaisons avortées, se décida enfin à agir et Gingins avait à peine quitté les limites de Goudelour que d’Auteuil, investi pour la troisième fois du commandement de nos troupes, quittait Gingy et les entraînait à la suite de l’armée anglaise : il avait environ 1.000 blancs et Chanda S. 7 à 8.000 cipayes.

À peine sut-il que nos troupes venaient de se mettre