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Mahamet-Ali « jusqu’à ce que l’on connut les sentiments de la Compagnie », laissant à celle-ci le soin de dire le dernier mot,… si les événements pouvaient encore le permettre.

Or, aussi bien à Londres qu’à Goudelour, les Anglais se rendaient compte que Pondichéry pouvait devenir la métropole de la côte Coromandel et déjà ils voyaient toutes les marchandises de la province affluer dans les magasins du Conseil supérieur. La seule raison qui les empêchât encore de se déclarer ouvertement, ce n’était ni la prudence ni la crainte, c’était le manque de moyens ; ainsi que l’écrivait Saunders, « le succès de nos affaires à cette côte dépend entièrement d’une force suffisante pour abaisser les Français. »

Quelle ne fut pas leur surprise lorsqu’ils nous virent nous engager dans le Décan à la suite de Muzaffer j., puis de Salabet j. ; leur inquiétude redoubla ; — ils craignirent que nous ne devenions les maîtres absolus de tout le pays — :

« Quel effet cela peut-il avoir sur la province du Carnatic, nous ne pouvons pas le dire ? écrivait Saunders le 7 mars. Salabet j. est un jeune homme de dix-huit ans et l’on se demande s’il n’entre pas dans les vues des Français de se débarrasser de toute la famille de Nizam… Il est vraisemblable qu’ils appuieront les prétentions de Chanda S. au gouvernement du Carnatic, ce qui occasionnera de nouveaux troubles… Nous pouvons vous assurer que le plan français est de s’emparer de toute partie de cette province qu’ils jugeront nécessaire à leurs intérêts sans le moindre souci du droit des gens… Nous avons protesté quand ils ont arboré leur pavillon près de nos limites et nous attendons que Dupleix nous donne satisfaction. (Public. To England, vol. 18. Lettre du 7 mars, § 9 à 15).

La mort inattendue de Muzaffer j., en supprimant de