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Nazer j. à venir nous assiéger. Il fit mieux : il mit 300 hommes à la disposition de Nazer j. sous les ordres du capitaine Cope.

D’Auteuil, qui commandait nos troupes, ne manqua pas de représenter à l’officier anglais ce qu’avait d’insolite son intervention : nous n’étions pas en guerre avec l’Angleterre. Le Conseil de Goudelour, à qui ces observations furent transmises, répondit qu’en effet il ne pouvait considérer le roi de France ni ses sujets comme partie principale dans les querelles qui divisaient le pays, que loin de vouloir prendre les armes contre les Français il les considérait au contraire comme de bons amis, qu’il n’y avait pas par conséquent guerre entre leurs deux nations, mais qu’étant amis depuis longtemps de Nazer j., les Anglais étaient obligés par honneur non moins que par politique à lui donner des secours ; c’est pourquoi ils avaient pris les armes. Le capitaine Cope reçut en conséquence des ordres pour riposter au cas où des troupes de quelque nation que ce fût parussent en armes contre Nazer j., et il le fit savoir à d’Auteuil (8 avril). — (B. N. 9161, p. 87).

Après avoir pris l’avis de Dupleix, celui-ci répondit en ces termes trois jours plus tard :

« … Il ne dépend pas de votre gouverneur de décider ce que nous sommes dans cette guerre. Il y a longtemps qu’il en est instruit ; ainsi tout ce que vous me marquez à ce sujet n’est qu’un faux-fuyant que l’on a cru trouver pour couvrir s’il est possible la levée de boucliers que votre nation a fait contre nous. D’autres personnes plus au fait du droit de la guerre et des gens en diront quelque jour leurs sentiments aux personnes de qui vous avez reçu les ordres et je puis dire que vous ne les avez pas exécutés puisque vos gens ont été les premiers à tirer sur nous le samedi et que nous n’y avons riposté qu’après avoir