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La mort de Chanda S. donna plus de pouvoirs à Dupleix, mais la perception des taxes resta aussi déficitaire. Dans son Mémoire de 1759 (p. 219), Dupleix nous dit que, lors de la mort de ce prince, il n’avait touché des revenus du Carnatic que 1.551.977 rs. et qu’il n’en toucha que 985.421 depuis cette mort jusqu’à l’arrivée de Godeheu.

Les recettes totales d’Arcate auraient donc été de 2.537.398 rs. soit en chiffres ronds 6.090.000 livres. Mais d’après Godeheu, il convient de retrancher de ce compte une somme de 3.698.973 livres, qui n’avait aucun rapport direct avec le produit des terres du Carnatic. Tels par exemple :

500.000 rs reçues de Nandi Raja,
140.000 «       «      du roi de Tanjore,
100.000 «       «      du fils d’Iman Sahib,
50.000 «       «      du Nabab de Vellore, etc.,


pour ne prendre que les chiffres les plus importants.

Nous ne voyons aucun inconvénient à faire la discrimination demandée par Godeheu ; mais qu’on sépare ou réunisse les deux chiffres, on arrive au même total, qui est de 6.090.000 livres.

Ces chiffres étaient loin de satisfaire la Compagnie. Les revenus normaux de la Nababie étant de 17.906.000 l., il lui paraissait difficile d’admettre que, même avec les inconvénients de la guerre, ils fussent réduits à un état aussi squelettique. Aussi n’hésita-t-elle pas à accuser Dupleix d’avoir dissimulé une partie de ses ressources. Dans son mémoire de 1759 (p. 49), Dupleix nous apprend, ce que nous savons de reste, que les revenus du Carnatic lui avaient été concédés pour le remboursement de ses avances et que les princes qui avaient fait cette cession « avaient établi dans leur province un receveur nommé Papiapoullé, à qui ils avaient donné