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Ce fut sa propre intervention en faveur de Chanda S., qui fut l’origine de la rivalité et du conflit, mais elle ne souleva d’abord aucune protestation de la part de nos rivaux. Ne venaient-ils pas de donner un pareil exemple en soutenant le prince détrôné de Tanjore et en s’emparant de Devicotta ? Le Conseil de Goudelour, réuni le 7 août pour prendre connaissance des nouvelles du Carnatic et de la bataille d’Ambour, se borna sans commentaires à enregistrer les faits accomplis. Il ne croyait nullement et pendant plusieurs mois encore il ne crut pas à la durée de nos succès ; dans cette pensée il ne jugea pas utile de s’opposer tout de suite à fond à l’exécution de nos projets ; ceux-ci devaient s’écrouler d’eux-mêmes par l’épuisement de nos ressources et la lente déperdition de nos forces. Les Maures n’avaient-ils pas pour eux le nombre, l’argent et la puissance ?

Dans une réunion qui se tint le 18 août, on donna lecture d’une lettre de Mahamet Ali, demandant deux gros canons, deux mortiers et quatre Européens pour défendre Trichinopoly. En considération des services qu’il avait rendus au moment de la prise de Madras, le Conseil les lui accorda. Nulle allusion à l’intervention des Français. Puis ce fut la nouvelle de l’entrée de Chanda S., et de Muzaffer j. à Arcate et du retour des Européens malades à Pondichéry. Le 8 septembre, on lit au Conseil une lettre de Chanda S. où ce prince l’informe que Muzaffer j. lui a donné la nababie du Carnatic. Le 29, on en lit une autre où Chanda S. annonce qu’il a l’intention d’aller à Tanjore, mais qu’auparavant il se rendra à Pondichéry et de là à Goudelour. En prévision de cette visite, on décide de lui faire un présent de 3.000 pagodes ainsi qu’à Muzaffer j. qui vraisemblablement l’accompagnera.

Il n’est toujours pas question des Français que l’on