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cates. Mais c’était dans la vie privée qu’il plaçait ces qualités ; là, les Anglais savent déployer, quand ils le veulent, des dons tout à fait exquis. Même au plus fort de sa lutte avec Saunders, il entretint les rapports les plus cordiaux avec plusieurs d’entre eux et notamment

    mêmes ils ont perdu le respect des autres nations. » — (Le Verrier à Dupleix, 11 décembre 1751. A. C. C2 83, p. 82 et 84).

    « La Compagnie devrait faire là-dessus les plus sérieuses réflexions (sur la lenteur des Anglais à négocier avec Godeheu). Cette nation jalouse au suprême degré de tout ce qui touche le commerce, entend trop bien ses intérêts pour ne pas nous tenir dans cette espèce d’oppression le plus qu’elle pourra. Craignons d’un autre côté que pour nous en tirer il ne s’ensuive une guerre nationale. » — (Barthélemy à de Salles, cité par Godeheu en son mémoire de 1764, p. 334).

    « La ressource à cet inconvénient (d’avoir contre soi les Maures et les Marates) est, dit-on, une union intime entre les deux nations (anglaise et française). Pour compter là-dessus, il ne faut pas connaître nos rivaux. On oubliera à dessein toutes leurs manœuvres passées ; quand ni Maures ni Marates ne penseraient à nous, ils les enverraient solliciter sous main, avec la promesse qu’ils garderaient fidèlement de ne point se mêler de nos affaires, peut-être même à les seconder s’ils voyaient jour à nous accabler sans retour. » — (Le P. Lavaur à Dupleix, 4 mars 1755. B. N. 9365, p. 17).

    « En remontant à la source des dernières démarches qui ont eu lieu de la part des Anglais, personne n’ignore qu’un excès de jalousie des avantages dont nous jouissons a seul occasionné leurs vives représentations. Elles ont été écoutées et certaines considérations ont prévalu au point que nous nous sommes déterminés à marcher avec eux d’un pas égal par tout ce qui peut établir entre les deux nations la tranquillité qui leur est si nécessaire. De pareilles dispositions de notre part ne pouvaient qu’annoncer un parfait retour du côté des Anglais et des vues aussi pacifiques que désintéressées devaient non seulement arrêter les progrès de leur jalousie, mais encore les amener à tout ce qui peut tendre à une sincère réconciliation. Cependant j’ai lieu de m’apercevoir aujourd’hui qu’ils sont éloignés de ce but et que loin d’agir en conformité de ce qu’on doit leur avoir prescrit, ils cherchent au contraire à profiter d’avance de cette prochaine égalité au point qu’on peut les soupçonner de vouloir s’agrandir et s’élever