Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

S’il faut en croire Godeheu et la Compagnie, d’autres revenus, provenant des mêmes concessions, ne furent pas portés sur les registres et passèrent également entre les mains de Dupleix. Comme leurs mémoires parurent l’un au moment et l’autre après la mort de Dupleix, ils restèrent naturellement sans réponse. Il n’y a toutefois aucune raison de douter de l’exactitude de leurs affirmations. Dupleix s’était promis en principe de ne pas toucher aux fonds envoyés de France, mais il considérait les autres comme une sorte de bien dont on lui était redevable, qu’il avait acquis, il est vrai, pour développer le commerce, mais dont il pouvait disposer jusqu’au rétablissement de la paix.


b) On a moins de précisions sur l’emploi des revenus de la nababie d’Arcate.

Au temps de Saatoulla k., Dost-Ali, Sabder Ali et Anaverdi k., les revenus globaux de la nababie s’élevaient à 7.461.000 rs., ou 17.906.000 liv., dont 5.391.000 rs. de revenus directs, 800.000 de tribut du royaume de Trichinopoly et de Maduré, 300.000 de celui de Tanjore, 500.000 du Maïssour et 470.000 de divers paliagars[1]. Dupleix ne les perçut jamais intégralement. Ils appartinrent d’abord à Chanda S. et Dupleix n’en eut la disposition effective que le jour où ce prince, impuissant à les faire rentrer, nous les céda contre l’entretien direct de ses troupes, au mois de décembre 1751. Dupleix ne réussit guère mieux à remplir ses caisses ; le pays avait été profondément ravagé par la guerre et, ce qui limita encore les ressources, nombre d’aldées passèrent de sa domination sous celle des Anglais.

  1. Les jaguirs rapportaient aux quilidars ou commandants de place qui en étaient les bénéficiaires 2.865.000 rs., mais ces quilidars étaient obligés d’entretenir des troupes à leurs frais.