Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/157

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

huit ans, avait été peu à peu gagné par la magie de la pompe orientale. Était-il absolument nécessaire à sa politique d’adopter des distinctions dont il venait de démontrer lui-même la faiblesse ou la vanité ? il est permis d’en douter.

Muzaffer j. donna encore aux troupes 400.000 rs. ou 960.000 liv. et accorda aux principaux officiers et conseillers des jaguirs ou pensions sur le trésor de la province ; jusqu’aux églises et aux pauvres, tous se ressentirent de sa générosité. Enfin Madame Dupleix reçut pour elle-même les aldées d’Archemangalom et de Chandenour, avec facilité d’en disposer en faveur de qui elle jugerait à propos.

Les fêtes passées, deux questions importantes se présentèrent. La première pouvait régler toutes les difficultés présentes et asseoir la paix dans l’Inde. Après la mort de Nazer j. Mahamet Ali s’était réfugié à Trichinopoly ; s’y sentant médiocrement en sûreté depuis que les Anglais paraissaient se désintéresser de la cause des Maures, il fit demander à Dupleix par un général marate du nom de Janogy, hier encore au service de Nazer j., dans quelles conditions il pourrait entrer avec lui en accommodement. Dupleix en parla à Muzaffer j. et dès le 4 janvier, il fut entendu entre eux que si Mahamet Ali rendait Trichinopoly, Muzaffer j. lui ferait remise de tous les impôts arriérés ou dettes de son père Anaverdi kh. — et elles ne s’élevaient pas à moins de 80 lakhs de roupies ou 20 millions de livres — lui continuerait ses honneurs et dignités et ne toucherait pas à ses biens. Le soubab signa tous ces articles de sa main et les remit à Janogy pour les envoyer à Mahamet Ali. On verra plus loin ce qu’il advint de ces propositions.

La seconde affaire devait engager l’avenir. Muzaf-