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nus reconnus par Dupleix ou Bussy et qui constituèrent le fond de trésorerie où s’alimentèrent nos armées de l’Inde, travaillant à la fois « pour la gloire du roi et l’honneur de la nation ».

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Dans son mémoire de 1764, Godeheu nous apprend qu’ils furent puisées à trois sources : (a) les revenus des concessions faites à la Compagnie depuis 1749 ; b) les revenus d’Arcate, concédés à Dupleix lui-même ; enfin c) les caisses des princes maures.

Acceptons cette division qui n’a rien d’irrationnel et examinons chacun de ces articles.


a) Par suite de la politique de Dupleix, la Compagnie acquit successivement de 1749 à 1754 :

Bahour et Villenour avec 80 aldées ou villages en dépendant, cédés en 1749 par Chanda Sahib ;

81 aldées de Karikal cédées le 31 décembre 1749 par le roi de Tanjore ;

Mazulipatam, Narsapour, l’île de Divy, Nizampatnam, Devracotta et Condavir, cédés par Muzaffer jing[1] et par Salabet j. de décembre 1751 à novembre 1753 ;

les quatre circars ou provinces de Rajamandry, Chicacol, Ellore et Moustafanagar cédés par Salabet j. en décembre 1753 pour l’entretien des troupes de Bussy.

D’après les livres de la Compagnie, invoqués par Dupleix dans un mémoire de 1759 (pièces justificatives n° VI, p. 35 à 49), les revenus des Villenour et de Bahour se seraient élevés du 11 septembre 1749 au 1er mai 1754

  1. La répétition constante des mots jing ou sing, sahib et khan, qui ne sont que des titres accolés aux noms propres, nous a déterminé à ne les désigner que par leurs initiales j., s. et k.