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4 à 5.000 hommes d’infanterie. D’Auteuii plaça ses Européens au centre de la bataille avec Latouche et Bussy pour l’assister l’un à droite l’autre à gauche ; sur les ailes il mit les cipayes de Muzaffer kh. et ceux de Chek Assem et les couvrit eux-mêmes de la cavalerie indigène. Notre artillerie bien disposée eut aisément raison de l’ennemi, qui commença à fléchir dès la première attaque et ne résista pas aux suivantes. Ce fut un sauve-qui-peut général ; les soldats jetèrent leurs armes ; beaucoup se noyèrent dans le Ponéar, un plus grand nombre fut tué sur place. Mahamet-Ali, légèrement blessé, ne fut pas le dernier à prendre la fuite et suivi de 2.000 cavaliers, il se réfugia d’abord à Tirouvennanallour puis à Tiroucocoliour, à 36 milles du champ de bataille. On fit un butin considérable, dont 30 canons et 2 mortiers. Les tentes furent brûlées et l’incendie dura toute la nuit.

Si l’on tient compte seulement de la résistance que nous éprouvâmes, l’affaire de Karamangalom, dite encore de Trivady, ne fut pas une grande bataille, mais ce fut une grande victoire par l’effet moral qu’elle produisit. « Ce n’est pas seulement Mahamet Ali qui a été vaincu et repoussé, dit Chanda S. à Dupleix en guise de compliments ; mais Nazer j. aussi a été défait et tout le Décan subjugué. Pondichéry est devenu comme Delhy et tout le pays maintenant en dépend. Votre gloire brille comme le soleil et personne n’est aussi heureux que vous. Vous avez défait même Nazer j., que le Mogol lui-même pouvait à peine renverser. » (Ananda, t. 7, p. 367).

La défection des Anglais avait contribué à nous assurer la victoire. Dupleix résolut de profiter de leur inaction sans doute passagère pour poursuivre ses succès et, dès le surlendemain de la bataille, il donna l’ordre à d’Au-