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d’établir, avec une sorte de certitude, ce que la guerre coûta à Dupleix ou à la Compagnie et ce qu’il fallut d’hommes, blancs ou bruns, pour la réaliser.

En ce qui concerne les finances, disons tout de suite qu’il ne s’agit pas d’établir ici quels étaient les revenus réguliers de la Compagnie, mais seulement ceux dont Dupleix tira parti à un titre quelconque pour l’exécution de ses projets. Malheureusement, il ne nous sera pas toujours possible d’arriver à des précisions absolues. En opérant contre Trichinopoly ou en manœuvrant dans le Décan, Dupleix et Bussy ne se souciaient pas d’établir des statistiques, d’après lesquelles on pourrait un jour déterminer dans quelle mesure leur politique dépendait de leurs ressources. Dupleix, entraîné dans une action dont il ne pouvait prévoir ni les moyens ni les conséquences, ne se montra pas toujours soucieux de tenir un compte régulier de ses recettes et de ses dépenses et, quand il dut l’établir, à l’arrivée de Godeheu, en août et septembre 1754, il se préoccupa avant toutes choses de reconstituer des situations qui concordassent avec ses intérêts immédiats plutôt qu’avec la vérité. Bussy, par contre, nous a laissé, à diverses dates de son administration, plusieurs états qui paraissent très exacts de ses effectifs et de ses fonds.

En rapprochant leurs chiffres, on arrive à un total de dépenses de 39.566.000 livres, dont 18.566.000 pour le Carnatic et 21 millions environ pour le Décan. La Compagnie y ajoutera plus tard, en un mémoire de 1763, une somme de 20.924.000 livres, que nous examinerons dans un moment. Voyons d’abord quels furent les reve-