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de Muzaffer j. tantôt au bénéfice de Mahamet Ali, voire même de Chanavas kh. Chanda S. n’était pas oublié ; on lui réservait suivant les circonstances Tanjore ou Trichinopoly. Dupleix était tenu au courant de ces machinations et les favorisait de ses conseils et de son argent. Des intermédiaires plus ou moins autorisés faisaient à chaque instant le voyage entre le camp et Pondichéry.

Enfin, après cinq semaines d’une paisible retraite, Nazer j. arriva à Arcate (1er juin). Ce ne fut pas la tranquillité qu’il y trouva. Mahamet Ali ne cessait de lui représenter que leur cause était commune et lui demandait des secours contre Chanda S. ; les Anglais d’autre part lui renouvelaient leurs promesses d’appui militaire, s’il voulait reprendre la lutte. Il est vrai qu’ils le priaient en même temps de leur céder Ponnamalli, aux portes de Madras, et de ratifier par un acte officiel leur occupation de Mylapore. Cette sorte de marché ne convint pas au soubab, moins disposé qu’on ne le supposait à céder une partie de son domaine à des étrangers, et sans repousser expressément leurs offres comme leurs demandes, il ajourna indéfiniment sa réponse. Ni prières ni offrandes ne purent triompher de son opiniâtre indifférence.

Le mois de juin se passa au milieu de ces atermoiements et irrésolutions et comme c’est, en cette partie de l’Inde, le mois le plus chaud et le plus dur à supporter, nul ne se souciait de déployer une grande activité. Cependant sur les sollicitations de Chanda S., Dupleix se décida le 12 et le 15 à tenter une expédition contre Villapouram et Trivady, tout à la fois pour éprouver les sentiments du soubab et la force réelle de Mahamet Ali. Ces deux places furent occupées sans coup férir par Chek Assem et l’on y mit garnison. Du coup, notre autorité fut reconnue du Ponéar jusqu’au Coléron et l’amal-