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prirent possession du fort sans la moindre opposition. Coquet et nos autres agents furent remis en liberté après une captivité qu’on s’était efforcé de ne pas leur rendre dure, de peur d’un retour offensif des Français. Revenus de leur surprise, les Maures essayèrent cependant de se défendre dans un fort qu’ils occupaient à quelque distance de la ville : de là, ils cherchaient à nous couper l’eau et les vivres. La Tour, ayant marché contre eux, n’eut pas de peine à les chasser de ce poste qu’il fît raser. Dès lors rien ne nous troubla plus ; un petit renfort de 50 européens et 150 cipayes que Dupleix envoya le 6 septembre acheva de consolider notre situation.

Quant à Yanaon, sa reprise de possession fut momentanément ajournée. À leur passage devant l’embouchure du Godavery, le d’Argenson et le Fleury embarquèrent pour Chandernagor, Lenoir et ses soldats.


Cependant Nazer j. remontait à petites journées vers le nord, sans courir le moindre risque d’être attaqué, mais au milieu d’intrigues continuelles, plus dangereuses peut-être pour sa sécurité. Son entourage lui était en majorité hostile et ceux qui lui paraissaient le plus favorable comme Ramdas Pendet le trahissaient en secret au profit de Muzaffer j. Une conspiration fut même ourdie vers le 20 mai pour favoriser l’évasion de ce jeune prince. La vigilance du soubab qui se savait entouré d’ennemis fit avorter le complot et pendant quelque temps Muzaffer j. fut plus étroitement surveillé. On n’en continua pas moins de conspirer les jours suivants, sans caresser encore le projet de se défaire de Nazer j., mais on lui déniait déjà toute autorité pour conduire les affaires du pays et à son défaut on disposait presque ouvertement de la nababie tantôt au profit