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mandant de nos troupes à la place de Goupil, alla les rejoindre le 18 avec une équipe presque entièrement nouvelle d’officiers : ceux qui avaient servi à Tanjore étant malades ou prétextant quelque malaise pour jouir en paix de leurs gratifications.

Les forces alliées débarrassèrent le pays des coureurs marates qui l’infestaient, puis continuant leur marche vinrent se poster le 27 à Comblamattour, qui est une dépendance de Valdaour, sur la rive gauche de la Gingy. L’ennemi était posté à quelques lieues au delà du fleuve entre Colianour et Villapouram ; son camp s’étendait sur une longueur de cinq milles du nord au sud et une largeur de trois milles de l’est à l’ouest. D’après des bruits qui couraient à Pondichéry, mais n’effrayaient pas Dupleix, ses forces montaient à 300.000 hommes, y compris tous les suivants habituels des armées indoues : pions, marchands, femmes, etc. Mahamet Ali était venu de Trichinopoly avec 3.000 callers et le capitaine Cope avec 150 à 200 Anglais, 300 topas et métis, 400 cipayes et 600 pions. Les forces britanniques n’étaient pas considérables ; mais une lettre interceptée annonçait que le major Lawrence ne tarderait pas à arriver lui-même avec 500 soldats ; il arriva en effet le 1er avril mais n’en amena que 250.

Il nous faut signaler autrement que par une simple mention cette première intervention militaire des Anglais dans une action où leurs soldats et les nôtres pouvaient de propos délibéré se trouver face à face. Floyer, leur gouverneur à Fort Saint-David, n’était pas un homme de grande valeur ni de résolution hardie ; mais il était anglais et dès le jour où il se sentit qu’avec notre appui, la puissance de Chanda S. menaçait de se consolider, il pensa avec son conseil que, sans attendre les instructions