Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/118

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

troupes indiennes qui, tout d’un coup, abandonnent le siège et prennent en hâte le chemin de Pondichéry. Réduits à nos seules forces, nous n’avions d’autre parti à prendre que de les suivre ; du moins pûmes-nous les sauver d’un désastre. Nazer j. avait lancé en avant comme éclaireurs des bandes de cavaliers marates, sous la conduite d’un chef nommé Morarao, dont la valeur était réputée et l’on sait combien le nom marate inspirait de terreur. Il suffisait d’un millier de ces cavaliers pour jeter le désarroi dans toute une armée de fantassins. Morarao rencontra les premiers fuyards le 6 mars, près de Chilambaram et leur fît subir des pertes sensibles. Nos troupes arrivèrent deux jours après sous la conduite de Bussy et firent reculer l’ennemi jusqu’à Paléamcotté, à quinze milles à l’ouest ; le 10, elles étaient à Trivady et à Panrutti sur les bords du Ponéar, escortant les forces unies, mais désemparées, de Chanda Sahib et de Muzaffer j[1]. Les Marates n’avaient cessé de les harceler et, s’ils leur avaient fait peu de mal, ils avaient amassé beaucoup de butin.


  1. ( « Muzaffer j. et Chanda S.) ne se sont sauvés que parce que nous étions là pour leur porter secours ; autrement ils seraient morts le jour où ils ont appris que Nazer j. avait franchi les passes. Jugez de leur courage ! » — Latouche à Dupleix, 11 mars. — V. Ananda, t. 6, p. 385.