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velles aldées : Chanda S. en promit 150. Ces conditions acceptées, un conseil de guerre fut tenu le 2 février avec Goupil, notre nouveau commandant, arrivé depuis trois jours, Dancy, Brenier, Latouche, Bussy, Law, Sornay et Rufflet. On décida de battre la ville en brèche dès le lendemain et un nouveau siège commença.

Prapat sing ne s’était pas laissé acculer sans motifs à cette extrémité. Il avait d’abord compté sur la neutralité bienveillante de Shao Raja ; au moment où ce prince mourait, il apprit que Nazer j. dont l’attitude n’avait cessé d’être hésitante depuis la bataille d’Ambour, se décidait enfin à descendre dans le Carnatic ; jusque-là, il s’était borné à faire la guerre du côté d’Adony et de Raïchour, propriétés de son neveu Muzaffer j. et il y avait aisément abattu son pouvoir. La soumission de Tanjore, le 31 décembre, le rendit très perplexe ; il se demanda un instant s’il était sage d’affronter la fortune, alors qu’elle paraissait favoriser ses ennemis. Les Anglais lui donnèrent à comprendre que son intérêt n’était pas de laisser la puissance des Français se constituer, car c’était donner à Muzaffer j. toutes chances de triompher. Le soubab se laissa convaincre et dès la fin de janvier, il avait passé la Quichena ou Kistna, mais il ne faisait pas de marches forcées. Comme s’il n’avait pas confiance dans le succès, il faisait faire en même temps à Dupleix des propositions d’accommodement auxquelles le gouverneur eut peut-être tort de ne pas répondre.

Cependant, malgré toutes les dispositions prises, le siège de Tanjore se poursuivait avec lenteur. Annoncé pour le 3 février, il ne commença en réalité que le 10, à trois heures de l’après-midi contre les deux tours de la porte et le mur de la fausse braye. Goupil eut d’abord à réprimer une révolte des cipayes, qui, pour un